Présentation de la commune

Un peu d’histoire,

Vers la fin du XIIIème siècle, les Damas, seigneurs de Couzan (une des principales familles du Forez), acquirent, sans doute par mariage, avec le château de Moissat la seigneurie satellite d’Espirat, qu’ils reconnurent tenir en fief de l’évêque : ce sont vraisemblablement ces seigneurs qui élevèrent sur cette dernière terre un château, mentionné pour les premières fois en 1329 et 1333.

Dans le premier quart du XVème siècle, la terre d’Espirat était aux mains de la famille Gouge, une de ces familles au service du duc de Berry, dont celui-ci avait assuré la fortune et que, chaque fois que l’occasion se présentat, il installa à la place des anciens seigneurs. En 1421, Jeanne Gouge, fille de Jean Gouge (receveur général pour l’Auvergne du duc) et nièce de Martin Gouge, futur évêque de Clermont, apporta par mariage Espirat (avec Chas et Perignat) aux Montmorin.

Espirat passe ainsi à l’une des familles les plus puissantes de Basse Auvergne. De cette époque date sans doute la construction de la nef actuelle de l’église. Une flèche dominait l’ensemble. Espirat restera environ 200 ans propriété de la famille De Montmorin.

C’est probablement la proximité de Billom, « La Sainte », qui épargnera à Espirat les ravages des guerres de religion qui ensanglantèrent l’Auvergne. En effet, l’armée calviniste en 1589 remonta La Dore, prit Thiers, Ravel, Lezoux, saccagea Moissat et repartit vers Pont-du-Château et Issoire.

De 1740 à 1751, il était coutume à Espirat de permettre le libre passage aux habitants sur les prés, après la fête de Saint-Jean-Baptiste, les propriétaires ayant pu faire pâturer leurs seuls bestiaux avant cette date. De violentes querelles au sujet du droit d’usage de terrains communaux en limite de deux paroisses, opposèrent les habitants d’Espirat à ceux de Reignat. Des enlèvements de bestiaux, des rixes entre bergers d’ensuivirent.

La période révolutionnaire a été marquée à Espirat par l’asile donné à 5 prêtres réfractaires ayant refusé, le 27.11.1790, de prêter serment de fidélité prévu par la constitution. Le Directoire de Clermont-Ferrand en rendit responsable le Maire de Billom, soupçonné de les avoir aidés. Il fut condamné à mort et sauvé in extremis grâce aux démarches de ses concitoyens. Le dernier seigneur d’Espirat en 1789 fut le Marquis Philippe Claude De Beaufort Canillac de Montboissier. Conciliant avec les habitants, ceux-ci lui laissèrent emporter ses objets précieux lorsqu’en 1791, il émigra à Londres où il mourut en avril 1797. Les paroisses vont disparaître pour laisser la place aux communes. Les paroisses d’Espirat et de Reignat furent ainsi réunies en 1790 en une seule commune.

En 1794, Couthon, l’élu Montagnard de la région fit adopter par la Convention un décret ordonnant la démolition des clochers, tours et donjons coupables d’offenser « la vue des hommes libres et d’être contraires à l’égalité républicaine. » Et c’est ainsi qu’en vertu de ce décret, le clocher de l’église (remplacé en 1880 par un clocher latéral moins esthétique) et la tour qui, du coup perdit ses créneaux, furent décapités.


Le fort se présente sous la forme d’un rempart quadrangulaire d’une épaisseur de 1,80m flanqué à son angle nord-est d’un donjon du XIIIème et abritant en son centre une église attestée en 1124 et dont les éléments les plus anciens sont de type roman.

Le ruisseau actuellement nommé Le Joron alimentait des douves qui faisaient le tour de la fortification. La basse cour a commencé à être lotie vraisemblablement à l’époque de la guerre de 100 ans afin que les villageois puissent protéger leurs biens des brigands.

Au XVème une maison forte fut construite pour défendre l’unique accès à l’angle nord-est dont il subsiste une tourelle d’escalier ainsi qu’un piédroit de cheminée. Pendant la période révolutionnaire, le sommet du donjon ainsi que le clocher de l’église furent démolis, puis, au fil du temps les douves qui étaient utilisées en saussaies furent comblées permettant la construction de granges et d’écuries.

Parallèlement à cela, les loges furent aménagées par les vignerons en caves et cuvages (le puy de dôme étant un des premiers producteurs au XIXème) et le cimetière attenant à l’église déplacé en dehors de l’agglomération. L’arrivée du phylloxera causa la ruine de la vigne qui ne fut pas replantée. Depuis cette époque, le fort cherche sa vocation (et un généreux mécène).

ACTIONS & PROJETS

Un plan d’aménagement du bourg a été conçu qui permettrait de mettre en valeur l’ensemble de ce témoignage du passé et du courage qu’il a fallu à nos ancêtres pour créer cette beauté architecturale.

Démolition de constructions

La commune qui s’est rendue propriétaire de quelques constructions parasites a procédé à leur démolition, ce qui permet un cheminement et une lisibilité d’une partie sans doute la plus intéressante du rempart. Espérons que cette action entrainera la prise de conscience de certains propriétaires.